- Brouillons
Guggenheim
L’autre jour avec Pelot, nous nous sommes un peu égarés outre Bidassoa. Pas vraiment perdus mais pas vraiment sur la route non plus. Nous étions même sur une autoroute qui filait vers Bilbao. Et c’est comme de ce coté-ci de la Bidassoa, on ne fait pas demi-tour sur une autoroute, on continue jusqu’à la première sortie. Alors, nous avons cheminé et nous nous sommes aperçus que la dernière fois que nous avions emprunté cette autoroute, c’était avec Sophie en nous rendant au musée Guggenheim. C’est fou comme tout revient, même des souvenirs d’une grande banalité. Il y avait le fauteuil roulant plié dans le coffre, Sophie qui se moquait de moi à la station service (ne parlant ni le basque ni le castillan, j’imagine toujours que payer à une caisse ça va être compliqué), Sophie avec une carte et des impressions Mappy sur les genoux nous faisant un copilotage parfait jusqu'au musée, le parking souterrain avec des portes dans tous les sens (pensez aux fauteils roulants messieurs les architectes), le vent violent le long du fleuve, l’arrivée sur les plaques en titane du musée , Herrena (2 années d’espagnol) qui tente de prendre nos entrées (finalement nous n’avons pas payé grand-chose pour des raisons inconnues en devinant qu’il devait y avoir des réductions pour les personnes en fauteuil roulant ET pour ceux qui poussent le fauteuil roulant Et pour ceux qui sont étudiants). La visite : salles pop art : un enthousiasme de ma part, un intérêt poli des autres membres de la famille ; exposition temporaire Dubuffet : intérêt poli de ma part, un « on va plus loin » pressé des autres membres de la famille (c’est vrai que le musée d’art brut de Lausanne était autrement plus parlant). Le déjeuner et la franche hilarité en écoutant un américain, bedaine en avant, passer une commande fort longue dans sa langue et avec arrogance (comment tu comprends pas mon anglais, petit serveur espagnol ?) et s’étonner d’être servi très très lentement. Et comme le musée est grand mais les collections modestes, il nous est resté plein de temps pour traîner dans la librairie, pour nous perdre en ressortant de Bilbao (nous perdre vraiment mais nous ne nous sommes même pas fâchés). Cela a été une bonne journée. C’est le dernier musée que Sophie a visité, elle est morte 4 mois plus tard. Ce n’est sûrement pas celui qu’elle a préféré mais je crois que c’est peut être aussi bien. On pourra y retourner sans que l’endroit soit sacralisé.
Ecrit par PRAX, le Vendredi 8 Avril 2005, 12:36 dans la rubrique "Vivre avec".
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