- Brouillons
Ventrèche
Il y avait un peu de monde à la maison ce dimanche midi, alors petit bonheur de passer du temps en cuisine pour préparer de grandes portions. Au menu, plein de choses à griller dont force ventrèche. La dernière fois que j’avais cuit une grande quantité de ventrèche, c’était pour le repas qui avait suivi la crémation de Sophie. Un soleil de juillet, une grande rangée de tables sous l’ombre des chênes, la plancha qui grillait des tournées de ventrèches et des convives qui, assez rapidement, parlaient de tout, de rien, simplement satisfaits d’être ensemble. C’était le décalage complet entre le visible et l’invisible, entre plein d’envies contradictoires. C’était bien ce soleil de juillet avec l’ombre des chênes. Cela me faisait plaisir de nourrir cette grande tablée de personnes ayant parcouru beaucoup de kilomètres. Et c’était incroyable que pour la première fois Sophie ne participe pas. C’était tout fraîchement incroyable, un peu plus de 2 heures que le cercueil avait disparu dans le four –ça ne fait pas de flamme- et déjà de la ventrèche à préparer, des têtes de salade à essorer, vérifier que les personnes les plus âgées soient vraiment à l’ombre. C’est sur que je n’avais surtout pas envie de parler mais je crois bien que je n’aurais donné à personne ma place devant la plancha. "Feed your people" comme se moquent Herrena et Pelot.
Ecrit par PRAX, le Lundi 21 Février 2005, 14:18 dans la rubrique "Vivre avec".
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