- Brouillons
Il y avait du soleil et du sable dans le cimetière
Sophie, ta mort est un échec médical, mais ce n’est pas ton échec. Tout ce que tu pouvais faire contre cette saloperie de cancer, tu l’as fait, tu l’as tenté, avec conviction, avec application, en respectant les protocoles scrupuleusement, avec des larmes parfois mais avec une volonté immense que tu as manifesté aussi loin que cela t’a été possible. Ta mort n’est pas ton échec, Sophie. C’est quelque chose d’incongru, d’insupportable, quelque chose auquel tu t’étais préparée, auquel nous nous étions préparés depuis plus de 4 ans, mais préparés ne veut pas dire résignés. Durant tout ce temps, les mauvaises nouvelles, les mauvais résultats des scanners, des IRM, toutes ces horreurs ne t’ont jamais arrêtée dans tes envies de marcher dans le Sahara, d’avancer sur le chemin de St Jacques, de porter les tables à la fête des écoles ou d’organiser une fête à ton image avec des parents, des amis, des enfants. Et ce que tu as fait, ce que nous avons fait, ce n’était ni par bravade, ni par défi. C’était parce que ces années s’inscrivaient dans une histoire, une vie ensemble riche et pleine de rencontres, une vie à Chenôve avec Nadia qui voulait passer son bac à 30 ans et à qui tu faisais réviser les maths tout en m’entraînant à danser breton, une vie à Chartres avec Philippe, Patricia, Loïc, Antoinette, Christine, Fabien où nous ne nous rendions même pas compte que la Beauce était plate et ennuyeuse tellement nous avions rempli nos dimanches après midis de rires à tout propos, une vie à Beaune où Servane et Vivien ont grandi au milieu de Clément, Alix, Eléonore, Mathilde, Clémence, Pauline, Marie Elise, Marie Astrid, Marie Violaine, des enfants partout, une vie à Périgueux avec les séances hebdomadaires de cinéma Art et Essai avec François, une vie ici qui a continué, dans le même sens, avec ta robe rouge qui virevoltait aussi souvent que possible, avec l’objectif que Servane et Vivien soient forts et présents au monde, avec une positivité et une vitalité qui ont fait s’ouvrir les portes puis les cœurs et l’affection de ceux qui sont devenus nos amis, véritablement et pleinement. Et cette dynamique là ne peut pas s’arrêter. Cet élan là ne peut pas disparaître. Le cancer n’a rien gagné du tout. Il a été brûlé cette saloperie, évaporé, réduit à rien. Et nous, nous avons tout, tout de toi Sophie. Servane, Vivien et moi, nous avons ta force, là, au profond et on va vivre avec. Tous, aujourd’hui ici, nous avons ton amour immense pour les autres et on va vivre avec. On ne va pas faire une minute de silence, Sophie. On va t’applaudir, très fort, parce que nous n’avons pas peur du cancer, parce que nous n’avons pas peur de la mort et parce que nous aimons la vie.
Ecrit par PRAX, le Lundi 20 Septembre 2004, 11:11 dans la rubrique "Il faisait chaud".
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je suis désolée
Ecrit par choupi le Jeudi 21 Avril 2005, 18:06
Sincerement. Et émue aussi. A tel point que je ne sais quoi dire. Je suis avec vous tous. Bon courage, une petite choupi trognon de pom
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